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Implication du Gouvernement Sénégalais au Soudan
 
Selon certaines informations,  Omar El Bashir aurait été invité par le Sénégal à participer au troisième Festival Mondial des Arts Nègres (Fesman) qui se tiendra à Dakar du 10 au 31 Décembre 2010.. Si Bashir venait à se rendre au Sénégal, cela créerait certainement une controverse. En effet, le Sénégal serait alors le troisième Etat partie du Statut de Rome (après le Tchad et le Kenya) à accueillir El Bashir après l’émission du mandat d’arrêt de la Cour Pénale Internationale (CPI). De plus, cette possible visite interviendrait à un moment très sensible pour le Soudan – lequel organise un referendum qui déterminera si le pays va rester uni ou s’il va se diviser en deux Etats distincts. Le Sénégal et le Soudan entretiennent d’importantes relations, qu’il est nécessaire de rappeler. Toutefois, ces Etats, dans leurs relations, doivent mettre l’accent sur la promotion de la paix, de la stabilité et du respect des droits de l’homme au Soudan.

Crise au Darfour

En 2003, un conflit sanglant a éclaté au Darfour opposant des mouvements rebelles à l’armée soudanaise laquelle était aidée d’une milice pro-gouvernementale..Les forces du gouvernement soudanais et les milices Janjawids ont pillé et incendié des centaines de villages, tué, enlevé et violé des milliers de civilss. Ce conflit a causé la mort de plus de 300 000 personnes, généré 2 500 000 personnes déplacées, et environ 500 000 réfugiés Darfouris vivant à l’Est du Tchad. Ce conflit, l’un des plus meurtriers que l’Afrique ait connu, a fini par mobiliser les communautés africaine et internationale ainsi que les organisations de défense des droits humains

Les gouvernements africains ont apporté une contribution à cette crise en envoyant une mission de paix. Même si la mission est maintenant hybride ONU-UA, la plupart des soldats sont des Africains, dont des Sénégalais.

En 2005, le Conseil de Sécurité des Nations à travers sa Résolution 1593 a transféré le dossier du Darfour à la Cour pénale internationale (dont le rôle est de juger les crimes de guerre, contre l’humanité et de génocide) afin qu’elle enquête sur les violations des droits humains et qu’elle délivre des mandats d’arrêts contre leurs auteurs.

Le Sénégal est le premier Etat à avoir ratifié le Statut de Rome en 1999, et de ce fait il se doit d’entretenir une relation spéciale avec la CPI.

Cependant en Juillet 2010, le gouvernement sénégalais, via un communiqué du ministre des affaires étrangères a présenté la position du Sénégal concernant le mandat d’arrêt lancé par la CPI à l’encontre du Président El Bashir. Dans ce communiqué, le Sénégal déclare adhérer à la position de l’Union Africaine exprimée ce même mois de ne pas exécuter la décision de la CPI et de ne pas arrêter El Bashir Cette déclaration est une véritable volte face du Sénégal, qui selon le Sudan Tribune, avait informé El Bashir en 2008, qu’il ne l’accueillerait pas du fait de ses obligations vis-à-vis du Statut de Rome.

Cette volte face fait suite à un débat sur la légitimité de la Cour.  En effet, certains gouvernements africains ont présenté la cour comme une juridiction tournée essentiellement vers la poursuite des responsables politiques africains.  Cependant, rappelons que la plupart des dossiers que la CPI traite en Afrique lui ont été confiés par les états africains eux mêmes : c’est le cas de la République Démocratique du Congo, de l’Ouganda et de la République Centrafricaine.  

Ainsi la question que se posent beaucoup de personnes et d’organisations de défense des droits humains, c’est pourquoi le gouvernement du Sénégal et tous les dirigeants africains qui soutiennent le dictateur El Bashir refusent de coopérer avec la CPI?

Est-ce que ces dirigeants oublient les milliers de victimes du Darfour qui attendent que justice leur soit rendue ? Cette problématique a été soulevée par l’archevêque sud africain Desmond Tutu lequel a déclaré que « le mandat d’arrêt lancé contre le président soudanais place les dirigeants africains face à leurs responsabilités: sont-ils du côté de la justice ou de l’injustice ? Du côté des victimes ou des bourreaux ? »

Ces derniers savent que les institutions africaines n’ont pas la possibilité et ni les moyens de traiter de violations de cette ampleur, d’où la nécessité de coopérer avec la CPI pour combattre l’impunité en Afrique. La coopération avec la CPI jouerait non seulement un rôle capital pour la stabilisation de l’Afrique, mais elle contribuerait également à l’éradication progressive des crimes les plus graves sur notre continent. La CPI a joué un rôle fondamental pour les victimes du Darfour, elle a non seulement restreint la liberté de mouvement du dictateur El Bashir, mais elle a également lancé un message fort aux autres dictateurs.

Le Ministre de la Justice du Sénégal, lors de son passage à l’Assemblée nationale, a été interpellé par les parlementaires sur la position du Sénégal à propos du libre déplacement de El Bashir dans certains pays d’Afrique. Il ressort de la réponse du Ministre,  que le gouvernement sénégalais soutient la position de l’Union Africaine et de ce fait, El Bashir pourra venir au Sénégal sans être arrêté par les autorités.

Le Sénégal est cependant tenu de mettre en œuvre les principes du Statut de Rome, et de coopérer avec la CPI si El Bashir foule le sol sénégalais. Au minimum, le Sénégal devrait répondre à l’appel de la Cour en cessant tout contact non essentiel avec le Président Bashir, tel que le Festival Mondial des Arts Nègres. Le Sénégal, toujours soucieux de faire croire au monde qu’il est un Etat qui respecte les droits humains, doit prendre acte et faire en sorte, que cette image soit maintenue, et ne pas suivre l’exemple du Tchad et du Kenya, souvent mis en avant pour leurs violations des droits humains.

Référendum au Sud Soudan

La date du 9 Janvier 2011 a été retenue pour l’organisation du référendum au Sud Soudan qui déterminera si l'unité avec le Nord est maintenue ou si cette partie du Soudan devient indépendante. Ce référendum constitue le point cardinal de l’Accord de Paix Global (CPA) signé en 2005 et qui a mis un terme au conflit sanglant, qui a opposé le gouvernement central du Nord et le Mouvement Populaire de Libération du Soudan (SPLM) du Sud. Il est à signaler que ce conflit a causé la mort de deux millions de personnes.

Les préparatifs de ce référendum ont pris beaucoup de retard. La nomination du secrétaire général de la commission chargée d’organiser le référendum avait constitué un blocage entre le nord et le sud du Soudan.

Beaucoup de dirigeants africains sont très préoccupés par ce référendum. De nombreuses organisations africaines et internationales de défense des droits humains se sont mobilisées, pour alerter l’opinion internationale par rapport aux violences pré ou post référendaires. Cette même question a été discutée lors du deuxième Sommet Afro-Arabe à Syrte en Libye. De nombreux dirigeants africains se sont prononcés sur le référendum. C’est le cas du président Sénégalais Abdoulaye Wade, qui a proposé l’envoi d’une délégation de cinq chefs d’Etat africains et arabes au Soudan afin d’apaiser les tensions à l’approche du référendum.

Le président Wade ne s’est cependant pas prononcé ouvertement sur le référendum, et ce probablement en raison de la rébellion existant en Casamance (région Sud du Sénégal) depuis 1982, et qui malgré un contexte et des origines différentes, possèdent certaines similitudes avec le cas du Soudan 

Lors du Sommet Afro-Arabe, Mouammar Kadhafi de la Libye a estimé que si le Sud Soudan devenait indépendant, ce serait « une maladie contagieuse » qui menacerait d’autres pays africains. 

Pour éviter la reprise des violences, il est indispensable que ce référendum soit organisé à la date prévue, c’est une condition sine qua non pour le retour de la paix. Il est également important que le scrutin référendaire se déroule dans la transparence et que le gouvernement central et le Mouvement Populaire de Libération du Soudan acceptent les résultats. L’ONU, l’Union Africaine et les ONG de défense des droits humains doivent accompagner cette dynamique, afin qu’une paix durable puisse régner dans cette partie du continent Africain.

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